Un poêle de masse détonant !


Un poêle de masse détonant

Le Batch Rocket

Ce qui rassemble les Humus Pays d’Oc, c’est leur volonté de participer à la transition et d’intégrer un réseau local de motivés qui œuvrent en faveur de la transition vers des territoires plus durables, autonomes et résilients.

En début de ce mois de mai, nous avons accueilli à Soumont un groupe de stagiaires et trois formateurs pour concevoir chez nous un poêle de masse style Batch Box.

Le batch Rocket, appelé aussi batch box ou Bbox, est le fils du Rocket Stove. Pour comprendre ce qu’est le batch Rocket, revenons donc un peu sur ce qu’est le rocket stove…

Le rocket stove, appelé aussi poêle dragon pour les plus anglo-réticents, tire son nom du bruit qu’il fait lors de la combustion, un « vrrrrrrrrrrrrr » ressemblant à la « rocket » (fusée). Ce vrombrissement bien caractéristique est synonyme d’une bonne combustion du bois. Et c’est bien là que ce joue toute l’amélioration des techniques de combustion : le RENDEMENT.

Lors du stage, Yasin, notre formateur principal, nous fait une démonstration en transformant un petit feu de bois bucolique en un brasier impressionnant, simplement en guidant les flammes et l’air par un jeu de construction de briques.

Ainsi, en respectant de bonnes proportions, on peut créer un foyer idéal pour avoir une combustion des plus efficace. En effet, Yasin nous explique que le bois peut brûler et libérer ses calories différemment selon l’arrivée de l’air, la chaleur de combustion, et pleins d’autres facteurs. Il nous reste donc à trouver les bons paramètres pour obtenir le meilleur rendement énergie récoltée / quantité de bois brûlé.

C ‘est ici que le Rocket stove rentre en jeu : par sa forme de conduit en « L » puis en « J », il permet d’atteindre des rendements de combustion de l’ordre de 90%, ce qui est exceptionnel ! Même les fumées sont consumées, il y a donc des feux sans fumée, mais ce n’est pas tout, car la production de cendres est aussi réduite !

Alors pourquoi s’embêter avec un Batch Rocket ?

Le rendement ne fait pas tout, il faut aussi parler de puissance. Je m’explique : la puissance, c’est la capacité qu’aura le poêle à chauffer une pièce sur un temps donné. Le rocket stove est, lui, plutôt limité en puissance, ne dépassant pas les 2 kWatt : il faut donc l’utiliser en pleine puissance sur 7-8 heures pour chauffer une maison comme la nôtre (qui n’est pas au top de l’isolation thermique!).

Le Batch rocket tire son nom de « batch » qui signifie « lot ». Le principe est le même que le rocket stove, sauf que le chargement de bois se fait en une seule fois, par grande quantité. Le dimensionnement des chambres de combustion est hyper étudié : dans la première chambre de combustion le lot de bois et stocké puis brûlé, et dans la deuxième une arrivé d’air secondaire permet de ré-enflammer les gaz dans un double vortex !

Une fois le bois brûlé, il faut faire quelque chose de toute cette chaleur dégagée. Dans un poêle classique, une bonne partie de l’énergie repart dans la cheminée et finit par chauffer les étoiles… C’est là que la « masse » du poêle de masse intervient, ainsi que le principe des cloches qui tient tant à cœur à Yasin. L’idée est de récupérer l’énergie dans la masse du poêle en faisant circuler les gaz dans des cloches, selon un circuit encore une fois super étudié : il ne faut pas perdre trop de chaleur mais il faut quand même que la cheminée puisse tirer…

Batch Rocket Bbox
Maçonnage de la première peau du Batch rocket en briques réfractaires

Lors du stage, trois ateliers se sont déroulés en parallèle :

Un avec Yasin pour maçonner et assembler le poêle de masse

Un avec Bruno pour préparer les éléments de base (briques de terre/sable, enduit terre)

Le troisième pour la soudure, avec Christophe qui assemblait toutes les parties métalliques du poêle (porte, trappe de visite, clapets, etc.).

Ainsi, sur 5 jours, nous avons avec les stagiaires sauté d’un atelier à un autre pour apprendre à manipuler toutes ces disciplines sous l’œil bienveillant de nos trois formateurs. Bref ! Pour ceux qui veulent vraiment potasser le sujet je vous conseille d’aller voir le site de Yasin qui explique en détails le principe de fonctionnement de ces poêles. N’hésitez pas aussi à faire un tour chez l’asso de Christophe, pour apprendre à construire tous les outils de l’autogestion, ou encore celle de Bruno un super prof de permaculture en Ardèche !

Clément pour les Humus Pays d’OC

Nos derniers articles :

EN SAVOIR PLUS

Rejoignez nous sur facebook :

[mailmunch-form id=”832152″]