La pulvérisation d’argile
En prévention pour les oliviers
Un des grands ravageurs pour la culture de l’olive est la mouche de l’olive (Bactrocera oleae). Cette petite mouche de 4 mm environ utilise les olives pour pondre. Les larves se développent et creusent des galeries dans la chair avant de sortir de l’olive. Les conséquences sont des dégâts sur le développement du fruit et sa maturation provoquant des chutes accélérées à l’automne. Les galeries et les déjections des larves altèrent aussi la qualité et le goût de l’huile. Une des stratégies possibles non toxique et respectueuse de l’environnement (pas d’utilisation d’insecticide) est la barrière minérale. Le principe est d’empêcher la ponte de la mouche en couvrant l’olive avec une poudre la plus fine possible. C’est l’argile blanche calcinée ou kaolin qui est utilisée car peu abrasive et non réactive aux autres produits. C’est en juin dernier que nous avons eu l’opportunité avec Philippe, aussi membre actif du réseau des Humus sapiens Pays d’Oc, d’assister à une démonstration de pulvérisation d’argile organisée par l’AFIDOL.
Voici quelques conseils que nous avons retenus de cette journée :
Attention à la qualité de l’argile achetée. Certaines argiles sont moins pures que d’autres et contiennent d’autres composés abrasifs.
Il n’est pas forcément nécessaire d’ajouter des adjuvants car les études n’ont pas montré de différence avec ou sans en cas de pluie.
Le dosage standard est une dilution à 5 % (5kg d’argile pour 100L d’eau) puis à ajuster en fonction des besoins. Il est préconisé de préparer d’abord une solution mère dans 30L d’eau puis re-diluer sur 100L.
La première application s’effectue fin juin, puis une deuxième application 3-4 semaines plus tard. Par la suite, les applications se font en fonction de la pluie.
En cas de pluie, vérifier qu’il n’y ait pas de lessivage de la pellicule de kaolin. Le lessivage plein est estimé à 40-50 mm de pluie.
Le dépôt blanc dû à l’argile sur les feuilles occulte un peu la lumière et peut potentiellement affecter la photosynthèse. Apparemment dans notre région qui est très ensoleillée, ce n’est pas un problème.
Si les applications ne sont pas effectuées correctement (olives pas assez couvertes), il n’y aura aucune efficacité en parallèle d’une perte d’argent et de temps.
Une taille et/ou un élagage réguliers sont nécessaires sinon l’argile ne rentre pas dans le feuillage et les olives ne reçoivent pas de protection.
Il y a trois options pour la pulvérisation
La pulvérisation avec une machine possédant un aéroconvecteur ; la pulvérisation avec un atomiseur à dos et celle avec pulvérisateur à dos.
Dans le cas d’une machine, il faut faire attention à la vitesse du tracteur car si le passage est trop rapide, les olives ne seront pas couvertes entièrement (surtout avec une dilution à 5%). On peut augmenter la concentration mais on risque d’abîmer les buses. La vitesse d’application est donc à ajuster en fonction de chaque situation.
Dans le cas d’un atomiseur à dos, cela permet de viser les olives plus spécifiquement en évitant le feuillage (moins de produits utilisés) mais cela prend plus de temps.
Si vous utiliser un pulvérisateur à dos, attention car il n’y a pas le souffle de la machine donc tous les côtés ne sont pas pulvérisés surtout avec de gros arbres. Cela peut être un facteur d’échec car la moitié des olives est couverte seulement.
Bonne lecture
Cloé pour les Humus Pays d’OC