LE SÉCHOIR SOLAIRE
Une manière écologique de conserver les surplus du jardin
Au Moulin Haut à Villeneuvette, après 2 années d’apprentissage au potager, nous avons beaucoup appris, fait des erreurs (constructives), tant sur le calendrier des semis ou sur les variétés les plus adaptées à notre terrain, mais nous avons aussi pu récolter de nombreux légumes en abondance, et surtout des tomates !
Ça tombe bien, tant nos enfants comme nous mêmes adorons ça, et nous nous régalons du mois de Juillet à début Novembre des nombreuses variétés plantées. Vu l’abondance créée, nos appétits, ceux de nos amis et des hôtes de nos gîtes ne sont pas suffisants pour épuiser les récoltes. Nous avons commencé l’année dernière par faire des coulis, des sauces, des ratatouilles combinées avec d’autres légumes, des confitures de tomates vertes, mais aussi des tomates séchées… au four.
En plus d’être une manière peu économique pour sécher les tomates (à peu près 5-6 heures au four à 90 degrés), ce n’est évidemment pas non plus très écologique.
Cette année, nous avons entrepris la construction d’un séchoir solaire indirect. Le principe du séchoir solaire (et non four solaire) indirect est de faire circuler l’air chaud entre les aliments dans un châssis. L’air à température ambiante entre par le bas du séchoir par une prise d’air (protégée par une grille et du géotextile pour éviter l’entrée d’insectes ou de poussières), puis va chauffer dans un tunnel couvert par une plaque métallique peinte en noir absorbant la chaleur ainsi qu’une plaque en plexiglas (sur un pan à 45 degrés afin d’assurer une exposition maximale).
L’air chauffé va monter naturellement vers les aliments contenus dans le caisson supérieur. Pour laisser l’air monter de manière optimale en chauffant tous les aliments, il faut réaliser des claies (étagères ajourées grâce à un grillage par exemple).
L’air pendant son ascension va prendre entre 20 et 25 degrés entre l’entrée du bas et la sortie par le haut, c’est donc une déshydratation à “basse température” qui va préserver les qualités nutritionnelles et les vitamines des aliments.
Un séchoir solaire permet donc de sécher la plupart des fruits et légumes, comme les bananes, les tomates, abricots… mais aussi des herbes et plantes aromatiques.
De nombreux plans de séchoirs à faire en auto-construction sont disponibles sur internet, et nous nous sommes inspirés de différentes méthodes pour optimiser l’efficacité de notre séchoir.
Quelques conseils pour éviter des erreurs :
- Monter le séchoir sur roulettes pour pouvoir suivre au mieux la courbe du soleil et le déplacer quand l’ombre pointe son nez
- Faire attention à ne pas oublier une trappe de sortie d’air chaud sur le haut du séchoir, pour qu’il y ait bien circulation, et bien gérer son ouverture.
- Si le séchage a besoin de plus d’une journée et que les nuits sont humides, rentrer le séchoir à l’abri (Nous avons adapté les dimensions du séchoir à la porte de l’atelier où nous le laissons la nuit) pour éviter les moisissures.
- Pour les mêmes raisons ventiler la nuit si possible le séchoir par le bas (un petit ventilateur branché sur pile récupéré sur la tour d’un vieil ordinateur suffit).
- Bien contrôler le séchage, nous avons “cramé” plusieurs fournées…
- Pour les tomates coupées en quartiers enlever les graines tout en gardant bien la pulpe, vous pourrez les récupérer pour les semis de l’année suivante.
- Vous pouvez choisir le degré de séchage des tomates, pour qu’elles soient juste confites, à conserver dans des bocaux avec de l’huile, ou totalement déshydratées qui pourront se conserver au sec sans risque de moisir.
Bonne construction à tous et n’hésitez pas à nous faire part en commentaires de vos expériences sur le sujet, questions ou les conseils à partager…
Cédric pour les Humus Pays d’OC